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Dépèche AFP de la Mobilisation du 28 Mars

mardi 28 mars 2006.

Raz-de-marée historique anti-CPE, 3 millions de manifestants selon la CGT 28/03/2006 15h17

PARIS (AFP) - Un raz-de-marée de jeunes, de salariés et même de retraités a déferlé partout en France contre le CPE, dans des cortèges parfois émaillés d’incidents, la CGT avançant le chiffre historique de 3 millions de manifestants, face à un Dominique de Villepin impassible.

Selon les décomptes effectués par l’AFP, la mobilisation est, dans de nombreuses villes de France, deux fois supérieure à celle de la précédente mobilisation anti-CPE du 18 mars, qui avait réuni entre 500.000 et 1,5 million de manifestants.

Cette quatrième mobilisation anti-CPE en huit semaines à l’appel des Douze (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Unsa, Solidaires, Unef, Confédération étudiante, UNL et Fidl) apparaît d’ores et déjà comparable à celles du 13 mai 2003 sur les retraites et du 12 décembre 1995 contre le plan Juppé.

"Nous sommes plus de 3 millions dans les rues, c’est historique. Il est impensable que le Premier ministre reste arc-bouté sur sa décision", a jugé Bernard Thibault (CGT), en tête du cortège parisien.

"La mobilisation va en s’amplifiant, on a encore beaucoup de marge avec les lycéens. Villepin doit faire preuve de courage politique et retirer le CPE", a averti Karl Stoeckel (UNL).

Face à cette déferlante, le Premier ministre a affiché sa fermeté devant l’Assemblée, regrettant que les syndicats aient "refusé la main tendue" de son invitation à les rencontrer mercredi à Matignon.

Renouvelant son invite à négocier sur "deux" points, il a martelé que la République n’était pas faite de "préalables" et d’"ultimatums", en allusion à la demande des syndicats d’un retrait du CPE avant toute discussion.

"Villepin, ta période d’essai est terminée", "Villepin, t’entends rien"... les slogans des manifestants ont d’ailleurs eu pour cible privilégiée le Premier ministre, accusé de "jouer le pourrissement" après deux mois de conflit.

A Paris, 700.000 personnes selon les organisateurs (contre 350.000 le 18 mars) ont défilé dans un cortège dense et tendu, où étaient présents les leaders syndicaux et de l’opposition.

Alors que 4.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés pour assurer la sécurité du défilé, des incidents ont éclaté dès le début de la manifestation. Des heurts violents ont opposé un groupe d’une centaine de casseurs à des membres des services d’ordre syndicaux, place de la République, à l’arrivée du cortège.

A Marseille, entre 28.000 personnes selon la préfecture de région et 250.000 selon les organisateurs, ont défilé sans incident. Le 18 mars, ils étaient 7.000 selon la préfecture et 130.000 selon les syndicats.

Ils étaient de 31.000 à 100.000 à Bordeaux, de 42.000 à 70.000 à Nantes, de 30 à 50.000 à Rennes, de 26.000 à 60.000 à Grenoble.

Alors qu’une soixantaine d’universités et de nombreux lycées demeurent touchés par le mouvement, des milliers d’arrêts de travail ont pour la première fois été constatés.

Transports urbains, ferroviaires, aériens ont été perturbés dans l’ensemble de l’Hexagone, mais la situation a été moins noire que lors de la dernière journée de grève interprofessionnelle du 4 octobre 2005 (sur les salaires et la précarité).

La journée a affecté aussi l’école, avec une participation à la grève allant de 27,28% (non enseignants) à 42,72% (professeurs des écoles).

Au-delà, le secteur public dans son ensemble a été touché (Fonction publique, ANPE, Poste, EDF et Gaz de France), mais aussi le privé (télécoms, banque, métallurgie avec 740 arrêts de travail, tabac).

Alors que la décision du Conseil constitutionnel sur le CPE est attendue jeudi, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois fait entendre sa différence, se prononçant pour une "non application du CPE" le temps d’ouvrir des négociations avec les partenaires sociaux.